(Traduit par LatinReporters.com / 6 juillet 2017)
Macri a trompé les citoyens argentins. Et il l'a démontré en peu de temps. Il a eu besoin d'à peine un peu plus d'un an et demi pour ne pas respecter tout ce qu'il avait promis. Si les contrats électoraux existaient, celui de Macri aurait déjà été résilié pour infraction multiple.
Voyons comment Macri a escroqué l'électorat avec chacune de ses offres économiques faites pendant sa campagne électorale.
Promesse nº1. Réduire l'inflation … et les prix ont augmenté.
Le taux d''inflation a atteint 40 % en 2016, le plus élevé depuis 2002. Tous les services publics ont renchéri, particulièrement à cause des tarifazos (supertarifs) continus. Les prix des médicaments, du transport, de la nourriture ont augmenté. En outre, depuis le début de 2017, l'inflation demeure à un niveau très élevé. Elle cumule 10,5 % jusqu'à présent, avec un taux interannuel de 24 %, très supérieur à la prévision du gouvernement pour cette année (17 %).
Promesse nº2. Récupération économique … et le PIB s'est contracté.
L'Argentine a clôturé 2016 avec une récession de 2,3 %, tandis que lors de la dernière année kirchneriste l'économie avait progressé de 2,1 %. Sous l'ère Macri, la consommation compte 17 mois consécutifs de chute. La production industrielle régresse de plus de 10 %. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a rabaissé son estimation de croissance économique pour l'Argentine en 2017 et 2018 à 2,5 % et 3,1 %, respectivement.
Promesse nº3. Pauvreté zéro … et le nombre de pauvres et l'indigence se sont accentués.
Durant sa première année de gestion, Macri créa 1,5 million de nouveaux pauvres et 600.000 nouveaux indigents. La
propre Université catholique argentine assure qu'au premier trimestre de 2017 l'indice de pauvreté a progressé de 5,5 points. Et l'inégalité grandit elle aussi : les revenus du secteur le plus riche ont été 23,2 fois plus élevés que ceux du secteur le plus pauvre en 2016, contre 18,7 fois en 2015.
Promesse nº4. Réduction du déficit budgétaire … et les comptes continuent d'empirer.
Le gouvernement lui-même a informé que le déficit budgétaire de 2016 a été de 4,6 %, cela en considérant le revenu extraordinaire généré par la politique autorisée de blanchiment de capitaux. La banque centrale a émis 96,5 milliards de pesos depuis le début de cette année 2017 pour financer le déséquilibre fiscal.
Promesse nº5. Générer plus d'emplois … et le chômage et le sous-emploi augmentent.
Le taux de chômage a atteint 9,2 % au premier trimestre de l'année en cours, son plus haut niveau en une décennie. Et le sous-emploi tourne déjà autour de 10 %. On enregistre un chômage supérieur à la moyenne régionale pour les moins de 25 ans (24,6 % contre 16 %), ainsi que pour les femmes (30,33 % contre 16 %).
Promesse nº6. Plus de dévaluation … et le dollar grimpa.
Le peso argentin s'est dévalué de 67 % depuis le début de la présidence de Macri. Et tout porte à croire que sous la pression du secteur du soja la dévaluation sera beaucoup plus grande au cours des prochains mois. La propre Bourse des céréales a déjà affirmé s'attendre pour septembre à un dollar à 17,5 pesos.
Promesse nº7. Davantage d'investissements étrangers … et chaque fois il en arrive moins.
L'investissement étranger direct en 2016 fut en Argentine la moitié de celui de l'année précédente. En termes comparatifs, la valeur de cette variable s'est réduite en 2016 trois fois plus que dans le reste de la région.
Proposition nº8. Désendetter le pays … et la dette est de plus en plus grande et éternelle.
Depuis qu'il gouverne, Macri a lancé des emprunts pour environ 100 milliards de dollars. Au premier quadrimestre de 2017, les intérêts de la dette ont atteint 10,6 % du budget public, surpassant le seuil de deux chiffres pour la première fois depuis 2001.
Proposition nº9. Réduire les impôts des travailleurs … et tous payent plus.
Le minimum imposable a été réduit de fait malgré les promesses de campagne. Au total et en termes nets, quasi 200.000 travailleurs de plus vont être inclus dans le paiement de cet impôt.
Promesse nº10. Retrouver le monde … et ils le retrouvèrent, mais à leur manière.
Ils [Macri et son gouvernement] n'obtinrent même pas pour l'Argentine la catégorie d' «émergent», récemment refusée par Morgan Stanley Capital International. Mais, oui, il est vrai qu'ils furent applaudis par les fonds vautours, le FMI (Fonds monétaire international), Merkel, Hollande et Rajoy. Tous heureux que Macri ait choisi pour s'insérer dans le monde une formule comprenant l'accroissement de la dette et un échange inégal défavorable à l'Argentine.
Les importations ont augmenté de 12,4 % depuis le début de 2017; ce serait idéal si l'économie progressait de 5 à 6 %. Le déficit commercial est de plus en plus pressant : 1,217 milliard de dollars pour le premier quadrimestre. Depuis le premier jour de la présidence de Macri, le 10 décembre 2015, le solde de la balance courante a accumulé un déficit supérieur à 21,2 milliards de dollars. On prévoit que cette année 12 milliards de dollars sortiront aussi du pays comme épargne en devises de particuliers. Voilà comment l'Argentine a retrouvé le monde…
Mais ce n'est pas tout. Il y a beaucoup plus dans cette fraude économique de Cambiemos [la coalition politique dirigée par Macri]. Ils n'ont jamais dit que l'Argentine deviendrait un paradis financier ou fiscal. Mais Macri a fait du pays un lieu idéal pour le carry-trade; gagner sans nécessité de produire, simplement en plaçant l'argent dans des instruments financiers (Lebac, bons du Trésor) avec la garantie d'une rentabilité très élevée, au-delà de 25 %.
Et en outre, à propos de fiscalité, l'Argentine a blanchi des capitaux à raison de 116,8 milliards de dollars sans qu'ils n'entrent dans le pays. À peine le 20 % de ce montant est revenu, le reste demeurant à l'étranger.
En résumé, après tant de chiffres, nous pouvons affirmer que Macri trompa l'électorat avec préméditation et perfidie.
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Source : http://www.celag.org/el-fraude-economico-de-macri-en-argentina/ ]